Combatif, agile et rapide, Carl Kuster a fait écarquiller bien des yeux lorsqu’il courait sur les différents circuits canadiens et américains de snocross. Bien qu’il ne performe plus dans les hautes bosses depuis plusieurs années déjà, le célèbre numéro 47c se tient tout de même actif avec son entreprise et ses présences au Championnat du monde de Hill Climb à Jackson Hole.

La passion du snocross, pour le natif de la Colombie-Britannique, a débuté après avoir regardé de vieilles cassettes VHS en 1996. Celui qui était déjà un adepte de motoneige hors-piste à l’époque se souvient d’ailleurs de s’être questionné sur la position assise des coureurs dans les bosses.

« Je trouvais ça bizarre que tous les coureurs étaient assis parce que nous roulions debout dans les montagnes, explique le principal intéressé. C’était plus facile de se tenir debout à cause de la neige profonde et parce que les sentiers n’étaient pas damés. J’ai eu cette idée que peut-être ça fonctionnerait aussi bien pour le snocross. »

L’année suivante, à sa première course, Kuster a remarqué que Blair Morgan utilisait beaucoup cette technique et dominait par le fait même ses adversaires. Plus tard, les deux athlètes sont devenus coéquipiers avec Ski-Doo et ils ont fait la pluie et le beau temps sur les nombreux circuits en hiver.

« Blair et moi avions une excellente relation et j’ai beaucoup appris de lui, souligne-t-il. Il est un champion du monde comme humain, mais aussi comme coureur. […] La seule raison pour laquelle j’ai connu du succès était l’éthique de travail. Je m’entraînais aussi fort que possible et ça m’a aidé à bâtir une confiance et une force mentale nécessaire pour courir à un haut niveau. »

Toujours dans l’action

 Même s’il a accroché son casque de snocross, Carl Kuster enfile toujours celui de hors-piste lorsque l’envie de sauter dans la poudreuse vient le retrouver. Lancée il y a plusieurs années, l’entreprise Carl Kuster Mountain Park (CKMP) permet à de nombreux adeptes de découvrir le magnifique paysage des Rocheuses en motoneige et de perfectionner leurs habiletés.

« CKMP me tient occupé, admet le père de famille. Il y a beaucoup de chapeaux à porter ici. […] Avant ma carrière de coureur, mon amour pour la neige profonde venait du temps passé dans les montagnes en motoneige avec ma famille. Quand j’ai pris ma retraite, j’ai continué de travailler avec les départements de marketing et d’ingénierie de Ski-Doo. J’aime regarder le développement des produits, surtout quand les consommateurs peuvent finalement rouler et en profiter. »

Carl Kuster garde de très bons souvenirs de sa carrière dans le snocross. Il se souvient bien de ses chaudes luttes contre des adversaires comme Tomi Ahmasalo, de l’adversité en piste et des liens d’amitié qui se sont développés avec le temps. Et que dire de l’arrivée de la plateforme REV, laquelle a révolutionné le sport ?

« Quand elle a foulé la neige pour la première fois à Duluth [au Minnesota], les gens étaient sous le choc, se rappelle-t-il. Ça a été un honneur de faire partie de ce programme. Pour moi, c’était une progression naturelle et c’était en complémentarité avec la position debout. »

Au fil des ans, la discipline a beaucoup évolué, mais il arrive encore que la compétition manque à celui qui est ambassadeur pour Ski-Doo. Et il comble ce besoin en défiant les pentes à Jackson Hole lors du Championnat du monde de Hill Climb. Fier de son parcours, Carl Kuster n’est pas prêt non plus d’oublier de sitôt ses présences au plus grand événement de sports motorisés au monde au centre du légendaire Circuit Yvon-Duhamel.

« Ce sera toujours une place spéciale pour moi, commente le sympathique Canadien. Il y a une carrière complète remplie de souvenirs à Valcourt. Sur le plan de la compétition, c’est l’une des rares fois où j’ai battu Blair [Morgan] de justesse. »

Texte par : Vincent Lambert