Pour la première fois de sa carrière, le coureur Danick Lambert se mesurera aux meilleurs de sa discipline dans la classe vintage Super Mod 440 dans quelques jours au Championnat du monde à Eagle River, au Wisconsin. Le natif de Sorel-Tracy a donc été recruté par Chet Hooper pour tenter de se qualifier dans la grande finale avec une machine dont « la mécanique est capable d’aller en avant ». 

« J’ai toujours voulu essayer ça parce que c’est comme la classe maîtresse du vintage, indique le principal intéressé. Il y a deux ans, Chet Hooper m’a appelé et m’a demandé si je voulais courser. Avec la Covid, je n’ai pas pu y aller parce que les douanes étaient fermées. Cette année, il m’a rappelé pour me dire que si je voulais courser, c’était encore bon. […] Je ne pouvais pas dire non. C’était comme une chose à cocher sur ma liste que je voulais essayer. »

Dans les derniers jours, Danick Lambert a pris la route en direction des États-Unis pour amorcer ce calendrier de courses assez court, mais condensé. Cette saison encore, Lambert s’alignera avec Weatherill Racing dans le Pro Champ, mais sa première expérience dans le vintage lui amène aussi une certaine nervosité. Et avec raison puisqu’il verra pour la première fois en vrai la machine sur place.

« Le Super Mod aux États-Unis est la classe la plus populaire, toutes classes confondues, explique-t-il avant son départ. […] C’est sûr que je suis plus stressé que normalement parce que je sais que la machine s’est déjà qualifiée dans le top 10 parmi 50 machines. […] Je ne me suis jamais assis dessus, même pas dans le garage. […] On va essayer d’aller pratiquer sur un lac avant pour au moins que j’aie un minimum de sensation avant d’embarquer sur la piste. […] Je mets autant d’honneur là-dedans que de courser en Champ. »

Ce début de calendrier à plusieurs heures de route nécessite peut-être beaucoup de préparation, mais il lui permet aussi d’enfiler rapidement les tours avant de revenir à la maison pour disputer la victoire au Grand Prix Ski-Doo de Valcourt.

« Ça va être presque la première fois que j’arrive à Valcourt avec plusieurs courses en arrière de moi, indique-t-il. Je vais arriver davantage prêt à me battre avec les Américains. […] C’est la course maison. Ça change beaucoup la donne. C’est toujours le fun quand tu arrives sur la piste, que tu tournes ta tête et que dans les estrades, tu vois tout le monde qui t’encourage. Ça rend ça plus spécial de passer avec un drapeau dans les mains devant ta famille. »

Une passion familiale

La présence des courses a toujours fait partie de la famille Lambert parce que le grand-père de Danick possédait un concessionnaire Skiroule et à l’époque, Gilles Villeneuve était le visage de ce fabricant. La passion s’est donc transmise de génération en génération.

« Mon père a été élevé là-dedans, se souvient le coureur de 24 ans. Il n’a jamais coursé, mais il a toujours été dans la motoneige […] Il [en] a fait [dans les sentiers] partout au Québec, toute sa vie. Quand j’ai eu deux ans, il m’a acheté ma motoneige. On a commencé [par faire] de l’accélération sur le gazon. À 5 ans, j’ai commencé l’ovale sur glace et là, je suis rendu [ici] aujourd’hui grâce à ça. Ça vient de 100 % de mon père. »

Depuis le début de sa carrière, Danick Lambert a eu le privilège de côtoyer de grands coureurs encore actifs ou non comme Normand Pilote, qui fait partie de sa famille, Nick Van Strydonk, qui était son idole de jeunesse, et Jason Lavallée, qui lui a donné le plus de trucs techniques pour apprendre à conduire en piste.

Même si les coureurs veulent tous remporter le drapeau à damiers, il existe dans ce sport une camaraderie qui ne se retrouve pas partout ailleurs. Et c’est ce qu’apprécie l’athlète fort sympathique qui a passé beaucoup de temps en salle de gym pour se rendre au prochain niveau cette saison.

« Notre sport est assez distinct pour ça, admet Lambert. Le contact est zéro toléré parce que ça dégénère beaucoup trop rapidement. […] Ça fait qu’un peu tout le monde s’apprécie. C’est sûr qu’il va toujours y avoir des rivalités, mais il reste que même encore aujourd’hui, quand je vais parler à un de mes chums aux États-Unis qui course en Champ contre moi, il va quand même me donner des conseils sans tout me dire. Je trouve ça vraiment le fun de notre sport […] même si on veut gagner. »

Une saison de performance

Danick Lambert s’alignera cette saison surtout dans le Pro Champ et le vintage alors qu’il sortira moins en piste avec son Formula 500. L’intention est de l’utiliser seulement à Eagle River dans le but de garder toute son énergie pour la grande classe.

« Le but n’est pas d’encombrer trop mon horaire quand je course en Pro Champ parce que c’est vraiment dur physiquement, note-t-il. Et c’est la coche qui me manque de me ménager pour avoir plus d’énergie quand je fais mes courses de Champ. […]  Si je me qualifie à tous les événements que je me présente, je vais être plus que heureux. »

Si depuis quelques années Danick Lambert avait de la difficulté à trouver son rythme en Pro Champ, sa performance à Beauséjour la saison dernière a été plus que bénéfique pour sa confiance. Et il a bon espoir de bien performer sur les différents circuits cet hiver.

« J’ai trouvé que la marche était pas mal haute, confie-t-il. Mais là, ça commence à aller de mieux en mieux. […] Je suis très compétitif, mais je ne suis pas du genre à me mettre des objectifs surréalistes. […] J’ai quand même bon espoir. On dirait que c’est comme l’année où il faut que je performe dans ma tête. Même si je dis que mon équipe ne me met pas de pression, j’ai l’impression qu’ils veulent que je performe quand même. Ça fait plusieurs années que je suis en Champ. J’avance tranquillement, mais ma progression n’est vraiment pas aussi rapide que certains gars des États-Unis. »

Malgré tout, Danick Lambert a connu une belle ascension au cours des dernières années et il est fier du chemin parcouru jusque dans les grandes classes par son talent, sa détermination et son courage. Sa plus grande victoire jusqu’à maintenant : gagner le Semi-Pro Champ à Valcourt. Et il pourrait très bien ajouter d’autres trophées à son palmarès. Du moins, il a tout le support pour y arriver avec Weatherill Racing, entre autres.

« Je n’aurais pas pu avoir une meilleure équipe, insiste-t-il. […] Ils m’apportent tous les outils dont j’ai besoin. Tout ce que je demande sur la machine, c’est fait. Je n’aurais jamais pu me rendre où je suis sans eux. Je n’aurais probablement jamais couru en Champ. C’est sûr qu’on ne peut pas savoir l’avenir […], mais je n’aurais pas pu demander mieux. »

Texte par : Vincent Lambert