La compétition ne manque pas à l’ex-champion canadien de motocross, Jean-Sébastien Roy. Celui qui a fait la pluie et le beau temps sur les circuits pendant près de 20 ans n’est plus aussi actif sur une moto, mais il roule à fond avec le Groupe KTM pour lequel il s’occupe du département Racing.

Même s’il ne cumule plus les podiums, Jean-Sébastien Roy vit bien sa retraite du milieu de la compétition. Il redonne à son sport et reste impliqué dans le monde de la course avec le Groupe KTM. 

« La compétition ne me manque plus, admet le principal intéressé. J’ai bien tourné la page, j’étais prêt à la tourner. Je me suis très bien préparé et ça a bien été. Je n’ai pas de regrets. J’ai couru assez longtemps et accompli pratiquement tous mes défis et mes buts. »

Nouvelle génération de motos 

Les motocross se sont grandement améliorés avec une poussée technologique et une diminution de leur poids. Une évolution qui a germé sous les yeux du quintuple champion canadien.

« Il y a eu beaucoup d’amélioration, maintenant, c’est du fine tuning, explique le natif d’Acton Vale. Tu peux ajuster ta moto plus facilement qu’à l’époque avec les nouvelles technologies. Les motos sont un peu plus polyvalentes avec chaque terrain, comparativement à plusieurs années, où il y avait moins de facilité à faire des modifications sur place, pour le coureur, qui voulait améliorer sa monture en fonction des besoins et conditions du circuit. » 

Le développement de la moto

Jean-Sébastien Roy a connu la transition du moteur à deux temps vers le moteur à quatre temps à la fin de sa carrière. Les premières montures n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui, ce qui rendait la conduite un peu plus difficile. Surtout que pour lui, il a roulé toute sa carrière, depuis l’âge de quatre ans, sur des motos deux-temps plus légères.

« La grosse différence depuis les dix dernières années, c’est que les manufacturiers ont réussi à baisser les hauteurs de moteurs le plus bas possible du centre de gravité, note-t-il. Le poids moins pesant et le poids baissé dans les motos font que la nouvelle génération de quatre-temps est plus facile à rouler. Toute pièce qui tourne dans un moteur à 11 000 tours minute affecte beaucoup l’agilité de la moto. Toute réduction de poids en mouvement fait toute la différence. »

Mis à part ces quelques changements, quand on regarde une moto d’aujourd’hui à une autre d’une quinzaine d’années, il n’y a pas de grandes différences. On parle de la même grosseur de roues, du même débattement des suspensions, du même refroidissement au liquide, sensiblement des mêmes dimensions et hauteurs de la selle ; tout est pratiquement pareil.

« On est arrivé au bout du développement au point de vue de la dimension, admet l’athlète retraité. Le reste, c’est vraiment des microdétails qui changent. Le prochain gros changement qui va arriver dans la prochaine décennie sera bien entendu le volet électrique au niveau des grosses motos de compétition. Ça changera encore une fois, comme l’a fait le quatre-temps, le style de pilotage et la maniabilité des motos qui seront complètement différentes vu l’absence massive de pièces moteurs. Ce sera un tout nouvel apprentissage pour les futurs adeptes. » 

Personnalisation et entretien

Bien que les nouvelles motos soient déjà très bien ajustées, il est possible pour les coureurs de modifier et de personnaliser quelques composantes pour améliorer la performance.

« C’est un monde de course, tu n’enlèveras pas le core du racer qui veut modifier, souligne Jean-Sébastien Roy. On ne changera jamais ça. Il y a une petite place à l’amélioration dans toutes nos motos. Tu peux avoir quelques powerparts pour donner un peu plus de puissance ou déplacer la courbe de puissance à ton besoin. Le nerf de la guerre dans notre sport, c’est les suspensions. »

L’entretien des motocross ne doit pas être négligé pour éviter tout problème. Il faut bien nettoyer la monture, graisser le train de levier dans la suspension arrière, changer les pneus au besoin, vérifier que le filtre à essence ne soit pas bloqué, s’assurer qu’il n’y a pas d’eau dans les connecteurs électriques, et la liste s’étire encore. Ce sont des machines complexes qui ont besoin d’entretien et de maintenance régulière.

« Quand tu vas dans la boue, si tu ne laves pas bien, tout rouille, se salit et s’use encore plus vite, rappelle Jean-Sébastien Roy, qui invite les gens à suivre le manuel d’instruction. C’est un entretien à faire de graisser tout quand tu as ta moto au début de l’année. Il faut que tu aies des talents en mécanique et une passion pour ça parce que tu as quand même du temps à mettre là-dessus et ça fait partie du mode de vie et du sport. Si tu n’aimes pas ça, va jouer au golf et laisse tes bâtons au gamin du pro shop. »


Rapide ascension

Situé à Chambly, le Groupe KTM (Husqvarna, Gas Gas) est le seul manufacturier de motos avec le siège social canadien basé au Québec et il est l’un des rares à avoir conservé une catégorie de motos deux-temps. Le manufacturier se démarque d’ailleurs dans le milieu pour plusieurs raisons.

« KTM est une compagnie relativement jeune, indique Jean-Sébastien Roy. Mais quand je suis arrivé avec eux en 2011, KTM était en fulgurante ascension et depuis, ça continue à fond les gaz. Dès le début, j’ai été approché pour apporter mon expertise de coureur ainsi que ma passion au groupe qui grossissait. J’ai commencé à coacher un peu les coureurs KTM et à donner un coup de main à l’équipe de course. Les années ont passé et je suis tombé à temps plein. »

« Les motos ont été vraiment bien développées pour performer. Le slogan de KTM est Ready To Race, ajoute-t-il. Je pense qu’on a de petits points qui sont un peu plus forts. C’est vraiment l’image derrière nous et le support qu’on apporte de l’amateur au pro. […] Je pense que le succès derrière est que le monde tripe sur le brand […]. On est le cool brand et les produits sont excellents. On s’implique à fond dans les courses, les clubs, les démos ride, les séries canadiennes, etc. Une petite équipe qui en fait gros. On est ready to race ! »