Difficile de demeurer indifférent quand Megan Brodeur se retrouve en piste. Celle qui arbore la plaque 31 domine son sport depuis plusieurs années déjà. Son désir de surpasser ses limites la démarque et inspire certainement la jeune relève féminine qui souhaite suivre ses traces. L’athlète native de Coaticook se fait d’ailleurs un plaisir d’agir comme ambassadrice au niveau de sa discipline.

Sa passion a débuté à l’âge de huit ans alors qu’elle avait une petite motoneige de 120cc très utilisée aujourd’hui par les plus jeunes sur les circuits. Elle se promenait sur son terrain autour de la maison. Après une première compétition, elle a eu la piqûre instantanément. 

« J’ai compétitionné à partir de l’âge de dix ans dans les classes junior au Québec, raconte celle qui fait équipe avec Anderson Racing. J’ai monté les échelons dans les classes juniors et les classes [féminines] au Québec. Et par la suite, en 2014, à l’âge de 14 ans, 15 ans, on est allé faire notre première compétition au national américain. Depuis ce temps-là, je compétitionne là-bas. »

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La dernière saison de Megan Brodeur a tout de même bien été dans le contexte actuel de la pandémie selon la principale intéressée. Elle a terminé deuxième chez les femmes au classement national américain derrière Malene Andersen.

« C’est sûr qu’au niveau des déplacements, ça a été plus difficile pour moi de voyager entre les courses et de pouvoir m’entraîner à la maison par la suite, explique l’athlète qui commencera des études en administration à l’université. Au niveau des courses, j’étais loin de ma famille, j’avais mon père par contre qui était présent avec moi. Ça a été une adaptation. C’était différent cette année. On a quand même réussi à rapporter quelques victoires à la maison et terminer assez proche au championnat. »

Megan Brodeur a terminé son calendrier en santé et elle a livré de belles batailles à ses adversaires. Malgré tout, elle ne pense pas encore à la prochaine saison ; elle se laisse du temps après avoir connu aussi de l’adversité.

« Cette année, on dirait que c’est un cas particulier, admet celle qui est reconnaissante de l’appui de sa famille. La façon dont ma saison s’est terminée, la façon dont la saison s’est déroulée, j’ai traversé beaucoup d’épreuves cette année versus les autres années. On dirait que j’ai comme besoin de plus de temps pour décrocher et pour ne pas trop y penser. Donc, je me laisse le temps et quand le temps va venir et que ce sera le bon moment, je vais y penser un peu, mais je n’ai pas d’objectifs clairs dans ma tête. Ce n’est pas coulé dans le béton. »


Un « feeling » difficile à battre 

Lorsqu’elle est en piste sur sa motoneige, Megan Brodeur ressent une surcharge d’adrénaline après avoir réalisé un saut dans les airs. C’est ce qu’elle aime de son sport. Le désir de toujours se surpasser et de donner le meilleur d’elle-même. 

« À la base, on fait ça parce qu’on aime ça, indique-t-elle. On aime le feeling que ça nous donne. On aime ça aller chercher cette énergie-là. Ça te donne le goût de pousser. […] C’est sûr qu’une fois que tu as touché au goût de la victoire, c’est dur de battre ce feeling-là. On course tous parce qu’on a un esprit compétitif et qu’on veut gagner. C’est pour ça qu’on le fait parce qu’on veut aller chercher la première marche du podium. »

Même s’il reste du travail à faire pour promouvoir encore davantage le snocross féminin, Megan Brodeur remarque que la jeune relève est de plus en plus présente. Et c’est une bonne nouvelle.

« Notre but est de montrer comment nous aussi, les femmes, pouvons être intéressantes à regarder courser, souligne-t-elle. On veut qu’il y ait plus de filles dans les classes. Je crois qu’avec les années, on a créé de la visibilité. Il y a encore beaucoup de travail, c’est sûr, mais c’est déjà mieux. Chaque année, c’est de mieux en mieux. » 

L’athlète estime que pour connaître du succès, il faut d’abord aimer son sport. C’est ce qui permettra à la relève de se démarquer et d’atteindre les plus hauts sommets.

« Ce qui est le plus important pour moi, c’est d’aimer son sport et d’aimer le pratiquer parce que c’est ça qui va faire en sorte que tu vas vouloir continuer et atteindre un but spécifique », confie-t-elle.

 Megan Brodeur aura un été occupé avec l’entraînement, le travail et les études. Mais parions qu’à son retour en piste, elle donnera encore tout un spectacle aux amateurs de sports motorisés qui n’attendent que ce moment.

 

Rédigé par Vincent Lambert / 04-05-2021